Le Journal de l'Information 25. November 2018

Plus de 11 mois après la tuerie de Bofa et de l’arrestation d’Ampoi Bodian, du journaliste René Capain et des villageois de Toubacouta, des voix s’élèvent  en Casamance pour exiger leur libération. L’ancien député de Ziguinchor, Abdou Sané qui porte et assume ce combat exige une enquête sérieuse et indépendante pour faire la lumière sur cette affaire.

L’ancien député Abdou Sané exige la libération immédiate d’Ampoi Bodian, le chargé de mission de César Atout Badiate et de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête de la tuerie de Bofa. « Mobilisons-nous pour demander la libération de Ampoi Bodian ainsi que l’ensemble des populations de Toubacouta arbitrairement mis en prison. Exigeons une enquête plus sérieuse et plus rigoureuse de la tuerie de Bofa. C’est le constat de la population. C’est un combat que je porte », a écrit l’ancien député de Ziguinchor sous régime Wade dans un texte diffusé ce dimanche 25 novembre 2018 sur WhatsApp.

 Mieux, Abdou Sané écrit que « l’enquête n’est pas sérieuse car les vrais complices et les vrais coupables ne sont pas inquiétés ».  Pour lui, la justice sénégalaise doit « identifier » les vrais commanditaires et les bourreaux des pauvres bucherons assassinés le 06 janvier 2018 dans la forêt de Bofa Bayotte.

  Le journaliste René Capain Bassène

Parmi les personnes arrêtées et emprisonnées dans le cadre cette enquête, figure le journaliste René Capain  Bassène. Une source gendarme a révélé au Journal de l’Information que « René Capain Bassène et les villageois ont été arrêtés sur la base d’une réunion que ces derniers auraient tenu  dans le cadre de la protection de leurs forêts quelques jours avant l’assassinat. Mais l’enquête n’a pas pu trouver des indices qui mouillent ces prisonniers». 

Propagande en faveur du MFDC

Toujours selon notre source gendarme proche de ce dossier, « Ampoi Bodian est arrêté et emprisonné parce qu’il dérangeait. Il fallait trouver un alibi pour l’arrêter. A cause de ses multiples sorties, il était devenu un élément gênant et dangereux pour la cohésion sociale. Il faisait de la propagande en faveur du MFDC ».

Enquête bâclée et mal menée

 Et notre source d’indiquer que l’enquête sur cette affaire a été bâclée et mal menée. « Les enquêteurs ont privilégié une seule piste: les villageois et les rebelles. Malgré les tortures que ces derniers ont subi dans les prisons, les enquêteurs n’ont pu trouver d’indice qui les mouillent ». Avec le temps, ajoute-elle,  on a découvert que « ces gens arrêtés ne sont pas les auteurs et/ou les commanditaires de ce crime. D’où l’affectation du juge qui était chargé de ce dossier même s’il le Sénégal justifie son départ en laissant entendre que «Bengelloune a fait à Ziguinchor au moins deux ans, c’est tout à fait normal qu’il fasse l’objet d’une affectation ». Pour le même motif, explique notre source, des officiers gendarmes et policiers  en poste à Ziguinchor au moment des faits ont été à Ouakam et dans d’autres localités du Sénégal, selon notre interlocuteur.