Assemblée populaire de la Guinée Bissau

La majorité parlementaire de Guinée-Bissau a approuvé jeudi une résolution mettant fin aux fonctions constitutionnelles du président de la République, José Mário Vaz. Ce dernier devrait être remplacé par le par le président du Parlement, Cipriano Cassamá qui va assurer l’intérim jusqu’à la prochaine élection présidentielle. 

La résolution de retrait de José Mário Vaz, dont le mandat a expiré dimanche (23.06), a été approuvée par 54 des 102 députés du Parlement, c’est-à-dire les députés du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC-47 sièges), de l’Assemblée du Peuple uni (5sièges) – le Parti démocratique de Guinée-Bissau (1 siège) et le parti pour l’Union pour le changement et la nouvelle démocratie (1 siège) qui constituent la majorité.

Les membres du Mouvement pour l’alternance démocratique de la Guinée-Bissau – Madem-G15 (27 sièges) et du Parti pour le renouveau social – PRS (21 sièges) n’étaient pas présents à la session.

Selon le leader parlementaire du PAIGC, Califa Seidi, « la résolution dit que nous devons respecter ce qui est inscrit dans la Constitution et que depuis le 24 juin, la personne qui prend ses fonctions est le président du Parlement ».

Appel à la communauté internationale

La résolution appelle également la communauté internationale à « exprimer et garantir un soutien complet et effectif, la collaboration et la solidarité à la présidence intérimaire de l’État de Guinée-Bissau », ainsi que de ne pas transiger avec d’éventuelles manifestations de pouvoirs en dehors de la Constitution et d’autres lois de la République.

 

Dans le document de la motion de résolution, il est également recommandé « de ne reconnaître aucune sorte de représentation de l’État de Guinée-Bissau » à José Mário Vaz, ni d’assumer la responsabilité des engagements que « l’ancien président » pourrait prendre.

Domingos Simões Pereira

La crise politique se poursuit en Guinée-Bissau après que José Mário Vaz ait refusé à deux reprises de nommer au poste de premier Domingos Simões Pereira, président du PAIGC, le parti qui raflé 47 sièges lors des élections législatives du 10 mars dernier. Le vainqueur de l’élection (PAIGC) a finalement nommé Aristides Gomes, un nom accepté par le président, qui n’a toutefois pas mis en place un nouveau gouvernement avant le 23 juin, date à laquelle il a mis fin à son mandat de chef de l’Etat, violant ainsi, le délai imparti par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le faire.

L’organisation régionale discutera de la situation en Guinée-Bissau lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement qui se tiendra samedi (29 juin) à Abuja, la capitale du Nigéria.

« Otage des caprices personnels »

L’Angola a déclaré que la Guinée-Bissau ne pouvait pas être « l’otage des caprices personnels » du président José Mário Vaz. 

 

La tenue des élections législatives du 10 mars dernier devait permettre à la Guinée Bissau de sortir de sa crise politique. Celle-ci a pris une autre tournure qui risquerait de plonger ce petit pays lusophone de l’Afrique de l’Ouest dans une instabilité socio-politique durable.