Le Journal de l'Information 13. November 2020

Près de 11 000 Ethiopiens ont franchi la frontière avec le Soudan pour fuir les combats, d’après l’agence soudanaise chargée des réfugiés.

Amnesty a affirmé ce jeudi (12.11) que de nombreux civils avaient été tués lors d’un « massacre » perpétré, selon des témoins, par des forces loyales au parti au pouvoir dans la région éthiopienne du Tigré.

C’est la première fois qu’un grand nombre de décès civils est rapporté depuis  la reprise de la guerre, le 4 novembre, qui oppose le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed au Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans cette région dissidente du nord du pays.

Le Premier ministre affirme avoir lancé cette intervention pour rétablir des « institutions légitimes » au Tigré, après des mois de défiance envers le pouvoir central et une attaque par les forces du TPLF de deux bases de l’armée éthiopienne; une allégation démentie par les séparatistes du Tigré.

« Des centaines“ de victimes, près de 11 000 personnes ont fui au Soudan »

« Amnesty International confirme que de nombreuses personnes, probablement des centaines, ont été poignardées ou tuées à la hache dans la ville de Mai-Kadra (May Cadera), dans la zone sud-ouest de la région éthiopienne du Tigré, dans la nuit du 9 novembre“, souligne l’organisation dans un communiqué.

Cependant, l’ONG précise ne pas avoir été en mesure d’identifier elle-même les responsables mais a parlé à des témoins selon lesquels des forces loyales au TPLF étaient à l’origine de ce «  meurtre de masse ».

L’armée éthiopienne a affirmé avoir mené plusieurs raids aériens sur des objectifs militaires, notamment « des dépôts d’armes et de carburants ». Mais personne ne peut vérifie une telle information à cause du blackout sur les communications dans la région et les restrictions aux déplacements des journalistes rendent difficiles la vérification indépendante des informations.

Selon AFP, l’ONU a réclamé jeudi aux autorités éthiopiennes et régionales un « plein accès » humanitaire dans la région du Tigré et que la sécurité soit assurée pour les civils fuyant les combats. Près de 11 000 Ethiopiens ont franchi la frontière avec le Soudan pour fuir les combats, selon l’agence soudanaise chargée des réfugiés.