Le Journal de l'Information 8. Dezember 2020

En Guinée Bissau, le parti au pouvoir le MADEM G – 15 est minoritaire à l’assemblée nationale. Ainsi, le président Umaro Cissoco Embaló  n’a pas les mains libres pour mener sa politique. Pour avoir le contrôle total de son pouvoir, il compte dissoudre l’assemblée nationale et convoquer des élections législatives anticipées.

Après avoir limogé l’ancien premier Carlos Gomes Junior du PAIGC qui s’est réfugié dans les locaux des Nations Unies à Bissau, le président de la Guinée-Bissau cherche à dissoudre l’assemblée nationale et convoquer des élections législatives anticipées. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré ce mardi (08.12) la commission nationale électorale- CNE pour discuter de la mise en oeuvre de son plan.

« Nous sommes venus ici dans le cadre de la consultation que le président mène sur la possibilité de dissoudre l’Assemblée. Parti national du peuple peut donc organiser des élections anticipées » a déclaré José Pedro Sambú, président de la Commission nationale électorale (CNE) qui s’adressait aux journalistes après sa rencontre avec le Président de la République ce mardi (08.12).

Le président de la CNE a expliqué aux journalistes qu’il avait informé Umaro Sissoco Embaló que pour organiser des élections législatives anticipées, « il est nécessaire d’observer certains aspects pré-électoraux, notamment la mise à jour de la cartographie électorale et l’inscription des électeurs pour organiser ultérieurement les élections ».

« Nous pensons qu’en tant qu’organe électoral, nous avons donné au Président son avis sur une éventuelle position“, a-t-il déclaré.

 Interrogé sur la possibilité de tenir des élections dans les 90 jours, José Pedro Sambu a répondu que techniquement, « c’était possible ».

 

Le Parlement

Le PAIGC a remporté les législatures de mars 2019 sans majorité et a conclu un accord d’incidence parlementaire avec l’Assemblée populaire unie – Parti démocratique de Guinée-Bissau (APU-PDGB), Parti de la nouvelle démocratie et Union pour le changement, obtenant 54 des 102 sièges au parlement.

Dès le début de la législature, le leader de l’APU-PDGB, Nuno Nabiam, qui occupait le poste de premier vice-président du Parlement, est devenu incompatible avec le PAIGC et s’est allié au Madem-G15, la deuxième force politique du pays, avec 27 députés, et le Parti du renouveau social, qui a élu 21 députés.

Malgré la nouvelle alliance, trois des députés de l’APU-PDGB ont maintenu leur fidélité à l’accord d’incidence parlementaire signé avec le PAIGC.

Limogeage du gouvernement du PAIGC

 Après avoir pris ses fonctions de président du pays avec le soutien de l’armée, Umaro Sissoco Embaló a démis le gouvernement du PAIGC et en a formé un autre dirigé par Nuno Nabiam, qui a réussi à approuver le programme gouvernemental avec le vote de cinq députés du PAIGC.

Umaro Sissoco Embaló a été soutenu au second tour de l’élection présidentielle par Madem-G15, PRS, APU-PDGB par Nuno Nabiam et par des partis sans siège et mouvements parlementaires.