Le Journal de l'Information 27. Januar 2022

Selon l’agence de presse portugaise Lusa, l’Assemblée populaire unie – Le Parti démocrate de Guinée-Bissau (APU-PDGB) a accusé ce jeudi (27 janvier 2022) le président de la République de « décisions et violations unilatérales et systématiques » en imposant un remaniement à son premier Ministre Nuno Nabiam.

 Dans le communiqué parcouru par l’agence de presse portugaise, APU-PDGB a rappelé au Président de la République que la « politique de trahison paye cher » et a été « le facteur des grands dissidents et de l’instabilité gouvernementale qui fait rage le pays ». 

 L’APU-PDGB, qui a formé une alliance (mal négociée et arrangée à Dakar par le président Sénégalais Mack Sall)  lors du deuxième tour des dernières élections présidentielles de 2020 pour soutenir la candidature du président autoproclamé Umaro Sissoco Embaló, tient ce dernier pour responsable des conséquences futures qui pourraient découler de ces « décisions et violations unilatérales et systématiques, sans respect des engagements politiques pris, lors de la formation du courant Gouvernement, dont l’objectif principal serait d’assurer la stabilité socio-politique de le pays ».

« L’opinion publique nationale et internationale et les partis politiques partenaires de la coalition sont informés que l’initiative gouvernementale de réaménagement n’a pas commencé par son excellence l’ingénieur Nuno Gomes Nabiam, Premier ministre », peut-on lire dans le communiqué de ’APU-PDGB, la formation politique du chef de gouvernement.

Dans la déclaration, le parti mentionne qu’il a été « poignardé par surprise par le décret présidentiel d’un autre gouvernement en train de rénover » et qu’il « n’abdique pas ses acquis démocratiques dans le contexte du gouvernement de coalition actuel ».

L’APU-PDGB fait partie, avec le Mouvement pour l’Alternative Démocratique (Madem-G15) et le Parti du Renouveau Social, de l’actuelle coalition au sein du gouvernement de Guinée-Bissau.

Le parti de Nuno Gomes Nabiam exhorte également le chef de l’État à « reconsidérer sa décision de remodeler la structure organique du gouvernement ».

Le chef de l’État de Guinée-Bissau a publié mercredi une série de décrets présidentiels annonçant une réaménagement du gouvernement, après avoir entendu le gouvernement.

Le nouvel organisme a transmis 22 ministères et huit secrétaires d’État, selon les décrets envoyés à la presse.

Dans une information de l’ordre du jour de la presse, la Présidence a annoncé qu’aujourd’hui Umaro Sissoco Embaló participerait au Conseil des ministres et donnerait plus tard de nouveaux membres du gouvernement.

Un nouveau rapport indiquait plus tard que le président ne participerait plus au Conseil des ministres, qui a été reporté, et que l’investiture prévue ce jeudi (27.01.2022) a été reportée à vendredi (28.01.2022).

A la fin de l’année, les relations entre Nuno Gomes Nabiam et Umaro Sissoco Embaló étaient particulièrement tendues, surtout lorsque le Premier ministre a rapporté au Parlement que le président avait signé, en octobre 2020, un accord pétrolier avec le Sénégal, à son insu.

Le parlement guinéen vient d’abolir, à travers une résolution, l’accord signé avec le Sénégal, estimant qu’il est anticonstitutionnel car le chef de l’État n’a pas le pouvoir de signer des accords, mais, seulement, de les ratifier.

La semaine dernière, le Premier ministre Guinness a déclaré aux journalistes que sa relation avec le chef de l’État était « bonne » et que les malentendus avaient été dépassés.