Le Journal de l'Information 20. Januar 2019

Le Bundestag classe plusieurs pays en tant que pays d’origine sûrs. Cela accélérerait les procédures d’asile pour les ressortissants de ces pays. Mais le projet pourrait toujours échouer à cause de la résistance des verts.

Le Bundestag a approuvé ce vendredi 18 janvier le classement des pays du Maghreb comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ainsi que la Georgie, comme pays d’origine sûrs. 509 députés ont voté pour ce projet de loi. 103 autres députés ont voté contre. Et les quatre restant se sont abstenus. Cela accélérerait les procédures d’asile pour les les ressortissants de ces pays. Elles  pourraient être réduites plus rapidement si elles étaient rejetées. Les demandeurs d’asile originaires de ces pays pourraient être facilement reconduits à la frontière si leurs demandes sont rejetées.

Avant même le vote sur le classement de ces pays, les Verts avaient menacé de faire rejeter ce projet de loi. En conséquence, la Charte des droits de la Grande Coalition n’a que peu de chances d’obtenir l’approbation nécessaire du conseil fédéral, le Bundesrat, où les Verts ont la majorité. 

Peu avant le vote de cette loi, Annalena Baerbock, la chef du parti des Verts a déclaré que « l’instrument des pays sûrs mentionnés en Allemagne contredit les critères de la Cour constitutionnelle fédérale ». Mieux, elle dira que « compte tenu des efforts de la démocratie dans les pays du Maghreb, au contraire, cela va même à l’encontre du but recherché ». 

Pour sa part, la porte-parole du groupe parlementaire des Verts pour les réfugiés, Luise Amtsberg, a indiqué dans les colonnes du quotidien  Die Welt (Le Monde) que « l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ne sont pas malheureusement pas en sécurité en 2019 . Les minorités et les homosexuels continueraient à être poursuivis. En outre, il existe de graves déficits dans la liberté d’opinion et dans la presse». 

L’Allemagne accueillie sur son sol de nombreux demandeurs d’asile d’origine maghrébine. Certains d’entre eux ont déposé leur demande d’asile en cachant leur vraie identité. Ils ont fait croire aux autorités de l’immigration qu’ils étaient des syriens. L’enquête de la police sur l’affaire « des agressions sexuelles collectives du 31 décembre 2015 à Cologne » a permis de découvrir  leur vraie identité. Et l’approbation de cette loi va facilité le refoulement vers leurs pays d’origine.