Ces quatre présidents en Afrique de l’Ouest vont-ils  se maintenir au pouvoir par la force?Macky Sall du Sénégal et Alpha Condé de Guinée Conakry sont arrivés au pouvoir par les urnes. Alassane Dramane Ouattara, quant à lui, son arrivée au pouvoir fait polémique. Il a marché sur des cadavres avec l’aide de l’occident pour se percher au pouvoir. Faure Gnassingbé a hérité le « trône » de son père défunt. 

 Le commun de ces 4 présidents en Afrique de l’Ouest francophone: le maintien du suspens sur leur candidature pour un troisième ou quatrième mandat dans leur pays respectif. Leur jeu est très flou.

Macky Sall, l’ambiguïté 

Face à la presse lors de son adresse à la Nation le 31 décembre 2019, le président sénégalais refuse de répondre clairement à la question d’un journaliste qui lui demandait s’il comptait briguer un troisième mandat présidentiel. Pour des calculs politiques, le fondateur du parti de l’Alliance Pour République préfère maintenir l’ambiguïté. « Je ne peux pas parler de troisième mandat et la raison est simple. Si je dis que je ne serai pas candidat, ceux qui sont avec moi ne vont plus travailler. Ils vont essayer de voir comment ils vont me succéder. Si je dis que je suis candidat, la polémique va s’enfler davantage et elle ne connaitra pas de fin. Or, je suis investi pour une mission. Je ne peux pas parler d’une chose qui n’est pas encore à l’ordre du jour. Ce n’est pas le moment d’aborder cette question », a répondu Macky Sall. 

En 2012, son ancien mentor Abdoulaye Wade a tenté de brigué un troisième. L’actuel président du Sénégal s’était rangé du côté de l’opposition et de la jeunesse sénégalaise pour s’opposer à la candidature de Wade. Et c’est le même Macky Sall qui disait en 2017 que « nul ne peut faire plus de 2 mandats consécutifs, c’est fini moi ». Pourquoi cette tentative de revirement aujourd’hui ? 

La constitution sénégalaise n’autorise à briguer un troisième mandat. A moins qu’il la tripatouille pour qu’il s’autorise à se présenter à élection présidentielle de 2024. Il croisera sur son chemin le peuple sénégalais, les  plateformes  « Y en a marre », « AAR Nur Book », « France dégage »,  « Nion Lank », l’opposition et la société civile. 

Alpha Condé, la force ou la ruse?

Sa démarche est très claire. Il cherche à se maintenir au pouvoir en se présentant, pour une troisième fois consécutive, à élection présidentielle de 2020. Pour y arriver, le Président de la Guinée Alpha Condé compte modifier la constitution de son pays. Ainsi, depuis New York, il a appelé aux Guinéens le 22 septembre 2019  à « se préparer à un référendum et à des élections ». Cet appel accrédite encore plus cette thèse. 

Pendant qu’il demande à ses populations à se préparer pour le « référendum sur la modification de la constitution »,  sa police réprime sévèrement l’opposition et la jeunesse qui craignent que le président refuse de quitter le pouvoir en 2020, à la fin de son deuxième et dernier quinquennat. Plusieurs membres d’un mouvement créé pour s’opposer à un troisième mandat de Condé ont été interpellés en avril et mai 2019 lors de manifestations émaillées d’incidents, avant d’être relaxés par la justice.

Alassane Ouattara, le lanceur de mandats internationaux contre ses rivaux politiques

L’enfant de Dimbokro maintient le suspens sur sa candidature de 2020. Au même moment, il lance un mandat d’arrêt international contre son ancien allié Guillaume Soro après l’annonce de sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Ouattara met en prison deux proches de l’ancien chef de la rébellion ivoirienne. Charles Blé Goudé, l’ancien ministre de la jeunesse ivoire sous Gbagbo, est condamné  par contumace à 20 ans de prison. 

Cette machine judiciaire lancée contre ses principaux rivaux politiques, renforce le suspens sur une éventuelle candidature de Ouattara. Cherche-t-il à utiliser la justice à sa faveur pour écarter ses principaux adversaires politiques de la course?

« Ado », était le candidat de la France à l’élection présidentielle de 2010. Il a pris le pouvoir en Côte d’ivoire en avril 2011 après le litige qui marqua le second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010 et l’emprisonnement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale de La Haye. Après 5 ans de procès marathon, ils ont été acquittés et avant d’être mis en liberté provisoire. Une liberté provisoire qui coïncide avec la fin du deuxième mandat quinquennal du président de Alassane Ouattara. Il a épuisé toutes ses cartouches. Ce dernier n’a plus droit, selon la constitution de son pays, à se présenter aux prochaines échéances électorales du 31 octobre 2020. Il doit,  en principe, partir et céder le fauteuil présidentiel à un autre citoyen ivoirien. 

Faure, l’héritier du clan  Gnassingbé en quête d’un 4ème mandat

Les Togolais vont se rendre aux urnes le 22 février 2020 pour élire leur président. Selon la nouvelle constitution Togolaise, le président sortant Faure Gnassingbé peut postuler pour un 4ème mandat. Le doute plane  sur sa candidature. Et pour l’amener à se décider, des militants de l’Union pour la République (UNIR, au pouvoir) sont entrain de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de l’investir pour l’élection présidentielle de 2020. 

Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir depuis 2005 après le décès de son père Gnassingbé Eyadema. D’abord président par intérim du 7 au 25 février 2005, il est ensuite élu 3 fois de suite les 24 avril 2005, 4 mars 2010 et 25 avril 2015. Il est le fils de Gnassingbé Eyadema, président du Togo de 1967 à sa mort en 2005.