Le Journal de l'Information 13. September 2020

Au Mali, la charte de transition présentée ce samedi 12 septembre au soir à Bamako a été par le M5. Le Mouvement du 5-Juin (M5) qui a mené la contestation contre l’ancien Président malien Ibrahim Boubacar Keïta, a d’ores et déjà rejeté cette charte de transition soutenue par la junte.

Pourtant le texte adopté hier samedi 12 septembre à Bamako fixe la durée de la transition à 18 mois. Il charge un comité formé par la junte de désigner un président civil ou militaire pour diriger cette transition.

Il prévoit également trois organes de transition : le président et son vice-président ; le conseil national de transition regroupant 121 personnes réparties entre les forces de défense et de sécurité, le M5 (coalition de l’opposition), les partis politiques, les journalistes, la société civile, les religieux, la diaspora, les jeunes et les femmes et qui aura les prérogatives d’une assemblée; et enfin un Premier ministre à la tête d’un gouvernement de 25 membres.

L’article 19 de la charte concerne particulièrement la junte et ceux qui ont participé aux événements, allant du 18 août, date du coup d’État, à l’investiture du président de transition. Cet article stipule qu’ils bénéficient tous de l’immunité juridictionnelle. Ils ne pourront donc pas être poursuivis ou arrêtés pour des actes posés lors desdits évènements – rappelons que selon la Constitution malienne, le coup d’État est un crime imprescriptible.