Le Journal de l'Information 19. Oktober 2020

Une personne est morte et plusieurs autres ont été blessées lors de manifestations de l’opposition à deux semaines de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Les manifestants rejettent notamment la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, à un troisième mandat. 

Selon plusieurs témoins, ces violences sont survenues dans la ville de Bonoua, à une cinquantaine de kilomètres d’Abidjan, lorsque les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur des manifestants.

Ces violences devenues, quasi fréquentes ces derniers dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, font ressurgir le spectre de la crise post-électorale de 2010-2011. Depuis quelques jours, les tensions se multiplient en Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle du 31 octobre. Une personne est morte et plusieurs ont été blessées lundi 19 octobre lors de manifestations de l’opposition et alors qu’une mission diplomatique ouest-africaine a appelé pouvoir et opposants à faire des „efforts considérables ».

La résidence du président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) Pascal Affi N’guessan a été incendiée par des individus ce samedi. Notre source indique que sa maison a été brûlée à la suite des affrontements qui ont éclaté vendredi entre autochtones et allogènes à Bongouanou, dans l’est de la Côte d’Ivoire et se sont poursuivis samedi dans la ville. 

Un ton menaçant de la CEDEAO

La Cedeao a haussé le ton ce lundi 19 octobre 2020 à Abidjan, en appelant les candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 issus de l’opposition ivoirienne à reconsidérer leur appel à la désobéissance civile et au boycott actif.

«Les citoyens qui bloquent les rues et qui se saisissent du matériel électoral commettent des actes criminels. (…) Nous sommes dans une démocratie et si le peuple veut s’exprimer, qu’il le fasse dans les urnes à travers son vote », a dit Shirley A. Botchway, ministre des affaires étrangères du Ghana et Cheffe de délégation de la CEDEAO.

Pour les observateurs de la scène politique ivoirienne cette réaction est un rappel à l’ordre et une mise en garde contre la volonté insurrectionnelle de l’opposition.

« Ils veulent la violence et l’insurrection comme au Mali. La CEDEAO les voit venir . Elle n’avait pas vu venir ce qui s’est passé contre Ibrahima Boubacar Keita. Elle veut prendre ses dispositions désormais. Elle dénonce des actes criminels, et cela est passible de CPI. L’heure de l’amusement est terminée », a menacé  un diplomate à Abidjan.