Le Journal de l'Information 20. Oktober 2020

Depuis samedi 17 octobre, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, est en visite officielle au Soudan Cette visite est le premier contact officiel entre les autorités issues de la révolution de 2018 et la CPI. Une occasion pour Khartoum et la pCPI d’évoquer concrètement le jugement des crimes commis sous le régime de l’ancien chef de l’État Omar El-Béchir.

Pour le premier ministre soudanais, « cette visite historique est une preuve de la réforme totale du nouveau Soudan ». Dans un communiqué, le gouvernement soudanais a rappelé que « l’engagement » de son pays « pour la réalisation de la justice » ne faisait « pas seulement partie de ses obligations internationales » mais répondait aussi « à des revendications populaires », c’est-à-dire l’une des revendications essentielles de la révolution de 2018.

Pour sa part, Fatou Bensouda a évoqué un « double objectif » pour sa visite. D’une part, expliquer la « complémentarité du travail de la Cour et de l’appareil judiciaire soudanais sur le Darfour » et de l’autre, demander « la coopération des autorités soudanaises dans la collecte d’informations » sur Ali Kosheib, le chef janjawid, aujourd’hui détenu à La Haye après s’être rendu aux autorités, en RCA, début juin.

C’est dans ce cadre qu’elle a rencontré le ministre de la Justice, le Darfouri Nasredine Abdelbari, puis le numéro deux du Conseil souverain, le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti », lequel a confirmé que le gouvernement soudanais était prêt à coopérer avec la CPI, sans plus de précisions.