Le Journal de l'Information 25. Oktober 2021

Bamako a déclaré «persona non grata» le représentant spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) Hamidou Boly.  D’après le ministère malien des Affaires étrangères, le diplomate, de nationalité burkinabé, est expulsé à cause « de ses agissements incompatibles avec son statut».

Hamidou Boly « a 72 heures pour quitter le territoire national», peut-on dans un communiqué du ministère, ajoutant que la décision lui a été notifiée dans la matinée.

Toute fois, le texte ne détaille pas les faits précis reprochés au diplomate Hamidou Boly, en poste à Bamako depuis juillet 2019. Il faut signaler que cette décision d’expulsion intervient « après plusieurs mises en garde adressées à l’intéressé à travers sa hiérarchie », selon toujours le ministère qui « réitère la disponibilité du gouvernement malien à maintenir le dialogue avec la Cédéao et à œuvrer ensemble pour la réussite de la transition».

Cette annonce a lieu dans un contexte diplomatique délicat au moment où la junte affiche de plus en plus clairement sa volonté de reporter les élections présidentielles et législatives devant permettre un retour à un pouvoir civil, scrutins dont la Cédéao exige la tenue à la date fixée. 

En visite le 17 octobre au Mali, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la conférence des chefs d’État de la Cédéao, a délivré à la junte au pouvoir un «message ferme» sur la tenue d’élections en février, avait dit à l’AFP un membre de sa délégation.

La junte est arrivée au pouvoir au Mali après deux putschs successifs en août 2020 et mai 2021.