Le Journal de l'Information 21. Dezember 2023

Après avoir été reçu et conseillé mardi dernier (19.12.2023) par son homologue français, Emmanuel Macron, le président de la République de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a nommé mercredi (20.12.2023) Riu Duarte de Barros Premier Ministre. Il remplace ainsi l’ex-Premier Ministre Geraldo Martins de la coalition PAI-TERRA RANKA qui a remporté largement les dernières élections législatives.

  Le nouveau Premier Ministre, Riu Duarte de Barros, illégalement nommé par Embaló, a aussitôt prêté serment quelques heures seulement après sa nomination.

Au cours de la cérémonie, le président a exhorté le nouveau premier ministre à traiter la lutte contre la corruption comme « quelque chose de non négociable ».  Il a également insisté sur la nécessité de maintenir le pays en mouvement, soulignant que la Guinée-Bissau devrait rester une priorité absolue.

Le parcours politique

 Le nouveau premier ministre, Rui Duarte de Barros est assermenté au palais de la République. Après avoir dirigé le pays de 2012 à 2014 à l’époque Serifo Nhamadjo Président de la République, De Barros militant du PAIGC, dirigera le gouvernement jusqu’aux prochaines élections dont la date n’a pas encore été révélée.

Rui Duarte a été ministre de l’économie et des finances en 2002 et avant d’être nommé premier ministre, il a travaillé au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Ingénieur informatique Il a été ministre de l’économie et des finances dans le premier gouvernement de transition dirigé par feu Malam Bacai Sanha après le conflit politico-militaire de 1998 puis premier ministre de transition dans le gouvernement d’Henrique Rosa en 2004.

Il était membre du Parti du renouveau social et a changé de camp après le coup d’État de 2012 lors de la transition de Serifo Nhamadjo.

« Une nomination avec de lourdes conséquences »

 La nomination de ce tout nouveau Premier Ministre, Riu Duarte de Barros, enfonce davantage la Guinée-Bissau dans une crise politique qui aura de lourdes conséquences sociopolitiques et économiques dans ce petit pays lusophone de l’Afrique de l’Ouest.

D’après une source de la société civile jointe par lejournaldelinformation.com, « cette nouvelle nomination a été déjà faite avant même que Embaló ne soit reçu à Paris par Emmanuel Macron. Mais je vous préviens qu’avec cette nomination, le Président Embaló cherche à diviser le PAIGC, la caolition PAI-TERRA RANKA et le peuple de la Guinée-Bissau ».

Pour sa part, la coalition Platform Alliance Inclusiva (PAI-Terra Ranka) s’est déclarée, juste après la nomination du Premier Ministre, indisponible pour participer à un gouvernement qui sera créé par le chef de l’État guinéen, Umaro Sissoco Embaló. Pire encore, elle dit qu’elle « ne reconnaît pas le Premier Ministre de cet exécutif ».

Dans une déclaration daté de ce mercredi et signée par Domingos Sim õesPereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui a dirigé PAI-Terra Ranka, vainqueur des dernières élections législatives, tenues en juin dernier, la plateforme a critiqué l‘attitude de Sissoco Embaló.

« La coalition PAI-Terra Ranka se déclare incapable d’accepter la nomination de tout chef de gouvernement et de membres respectifs autres qu’eux par leur instruction et leur libre choix, compte tenu des statuts de la Constitution de la République », lit le communiqué.

PAI-Terra Ranka a précisé que le président de la Guinée-Bissau « persiste à vouloir personnaliser le nouveau gouvernement sans respecter la volonté du peuple », se référant aux résultats des élections, qu’il a remportées.

PAI-Terra Ranka a remporté les élections législatives en juin dernier avec 54 des 102 députés au parlement, mais a formé un gouvernement composé de plusieurs partis, dont le Parti de la rénovation sociale (PRS), qui a obtenu 12 députés, et le Parti des travailleurs de Guinée (PTG), avec six mandats.