Embaló a tenu sa promesse qu’il a faite, mardi 19 décembre 2023 à Paris, à son homologue Français Emmanuel Macron. 24 heures après la nomination du Premier Ministre Rui Duarte de Barros, un nouveau gouvernement d’initiative présidentielle a été formé ce jeudi (21.12) à Bissau. Il est composé de plusieurs nouveaux ministres et connaît une faible participation féminine.

Tous les membres de la nouvelle équipe gouvernemente de Guinée-Bissau ont prêté serment aujourd’hui devant Umaro Sissoco Embaló qui a encore lancé un appel à la lutte contre la corruption. Il a promis d’être « très attentif  au travail des responsables gouvernementaux » qui seront « très enthousiastes à la performance des gouverneurs ».

 Avertissement du Président aux ministres

Lorsque les nouveaux dirigeants sont entrés en fonction, le Président de la République a lancé un avertissement: «Sachez que c’est un gouvernement de sacrifice et je serai très attentif, Monsieur le Premier ministre, car le peuple nous regarde», a déclaré Umaro Sissoco Embaló.

Le Président Embaló a réussi a divisé la coalition politique, PAI-TERRA RANKA, dirigée par Dominigos Simones Prereira. De ce fait, plusieurs membres du gouvernement précédent de Geraldo Martins, issus de la coalition PAI-TERRA RANKA qui a largement gagné les dernières élections législatives, ont rejoint la liste du gouvernement actuel, bien que la coalition se soit séparée du nouveau gouvernement, dirigé par Rui Duarte Barros.

Nouvelle liste du gouvernement

Carlos Pinto Pereira, ministre des Affaires étrangères et membre du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Nicolau dos Santos, ministre de la Défense nationale et leader du Parti du renouveau social (PRS). Ces deux ministres faisaient partie de la dernière équipe gouvernementale dirigée par Geraldo Martins. Entre-temps, Botche Candé reprend le rôle de ministre de l’Intérieur et Ilídio Vieira Té au portefeuille des Finances.

L’exécutif d’initiative présidentielle comprend également des membres du Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM-G15), la deuxième force politique du pays, et du Parti des travailleurs guinéens (PTG). Il compte également quelques nouveaux venus dans la gouvernance, comme Nancy Alves Cardoso, secrétaire d’État à la Coopération internationale, et José Carlos Macedo, secrétaire d’État à l’Ordre public.

Parmi les 24 membres, la nouvelle liste gouvernementale ne compte que six femmes. Quatre d’entre elles détiennent des portefeuilles ministériels.

La Justification de la dissolution du parlement

Le nouveau gouvernement de Guinée-Bissau a pris ses fonctions après la dissolution de l’Assemblée populaire nationale populaire le chef de l’État le 4 décembre. Sissoco Embaló est revenu aujourd’hui pour justifier la décision : « La dissolution du Parlement n’est pas une raison de se vanter, mais le Parlement ne peut pas être le lieu de la conspiration, c’est la maison de la démocratie », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Chaque fois que nous allons aux élections, nous échouons. En 1994, le Parlement nous a amené la guerre [civile], avec le président Kumba Ialá c’était la même chose et avec moi aussi», a conclu Sissoco Embaló.