Dr Ahmed Apakéna Diémé, membre aile politique Europe du MFDC

Depuis plus de deux semaines, l’armée sénégalaise est entrain de « mener des opérations de sécurisation à Bissine et à Boueme » pour le retour des populations déplacées.  Selon des sources militaires, les hostilités ont repris lorsqu’une « patrouille militaire a voulu créer un chemin vers les positions rebelles. C’est dans ces circonstances, poursuit notre source,  que « les rebelles de Casamance ont attaqué une patrouille militaire ».

Dans communiqué datant 16 juin et signé par le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC, le mouvement indépendantiste condamne ces incidences et dénonce des « mensonges et incohérences d´Etat » du Sénégal.  Nous publions ce communiqué tel que nous l’avons reçu.

Communique de presse           

                         Escalade en Casamance : mensonges et incohérences d´Etat

Depuis plus de deux semaines, des « actes de guerre » posés par l’armée d’occupation du Sénégal se succèdent sur tous les fronts ouverts par la Casamance en lutte, à travers son aile armée, Attika.

  1. 1.« La guerre est finie en Casamance » quel mensonge d´Etat ! 

Des pilonnages de l’armée d’occupation contre des villages et des positions de Attika – des mines qui explosent lors des opérations de provocations. Les zones sinistrées par ces actes de guerre sont Bissime, Boueme, etc. dans le Nord Sindian et dans la forêt de Bissine. Enervée par ses pertes en hommes et en matériel, les djiambars pilonnent depuis ce matin à l’aveuglette. 

Pourtant, et c’est cela la contradiction, la Dirpa ment en diffusant sa propagande : « nous sommes en opération visant à sécuriser le retour des populations souhaitant retrouver leur foyer après leur refuge de plusieurs décennies en Guinée Bissau et en Gambie. 

Des programmes de sécurisation et de retour sans aucun cessez le feu, sans aucun texte d’accord devant contraindre les parties en conflit à assurer le retour des réfugiés, sans démilitarisation de la Casamance, sans aucun observateur de tout cessez le feu, unilatéral soit-il, sans accord sur un déminage civil et humanitaire.

  1. 1.Des incohérences révélatrices d’échec et appel á la communauté internationale.

 Ces incohérences qui ne sont rien d’autre que le symptôme du déni de la réalité conflictuelle politico-militaire, de la ruse consistant à miser sur le pourrissement de la situation, d’attitude va-t’en guerre, traduisent en même temps l’échec de Macky Sall dans la résolution de la question de la Casamance.

Nous prenons le monde á témoin et demandons à nos frères embourbés dans les machinations de l’amiral Sarr avec le soutien partisan et hypocrite d´ONG inefficaces, de cesser toute activité sous les auspices du comité provisoire de pilotage. Car, face á la guerre, et nous y sommes depuis quelques jours, nulle politique, nulle discussion, á Rome ou à Sao Domingo n’ont lieu d’être. La seule chose qui vaille, c’est la posture de résistance.

  1. 1.Seule solution : concevoir la question de la Casamance sous l’angle politique et arracher un texte d’accord. 

Il y a plutôt lieu de tirer les leçons de l’échec de tout ce qui a été entrepris depuis plus 10 ans au cours du mandat de Macky Sall par le GRPC, par HD, Espérance Casamance, par l´Amiral Sarr, afin qu’ils revoient leur copie. Seul un processus transparent inclusif qui n’infantilise plus le MFDC, en terrain neutre, prenant en charge la triple problématique politico juridique, socio-économique et culturelle, est de nature à nous sortir de plus de 37 ans de conflit en Casamance.

C’est ici l’occasion pour le CIU du MFDC de lancer un appel aux bonnes volontés en Afrique comme en Occident pour une implication forte et durable d’un Etat ou d’une organisation inter Etatique dans la médiation politique en vue d’enclencher un vrai processus de négociations pour une paix juste et fondée sur la vérité.

Fait en Europe le 16.06.20

Le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC