La remise en vigueur du couvre-feu dans les régions de Dakar et Thiès en raison de l’augmentation des cas de coronavirus a déclenché des manifestations violentes dans la capitale sénégalaise. Pour imposer le respect du couvre – feu, les vaques de contestation et surtout son autorité, l’Etat déploie l’armée.

Mais malgré l’intervention des forces de sécurité, « un segment de la population » refuse de se plier. Il défie l’autorité en manifestant dans les rues au point que celle-ci soit contrainte de déployer l’armée sénégalaise dans le seul but d’imposer le respect du couvre – feu et l’autorité de l’Etat. 

La descente des forces de sécurité dans les quartiers n’a fait qu’exacerber la tension et la colère de groupes de jeunes qui ont brûlé des pneus, dressé des barricades et lancé des projectiles sur ces forces de l’ordre qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène dans certains quartiers de la capitale sénégalaise.

« Les limites et lacunes des mesures prises »

Pour l’ancien député Abdou Sané, « Nos autorités manquent de sérénité dans leurs conceptions de stratégie de lutte contre l’épidémie à Coronavirus: la défiance d’un segment de la population, l’usage de la force pour faire adhérer le peuple au couvre feu et à l’état d’urgence, l’intervention de l’armée dans la sauvegarde de l’autorité de l’Etat sont au tant de signes qui révèlent les limites et lacunes des mesures prises par la plus haute autorité du pays ».

Selon Abdou Sané le Président de l’association Africaine pour la promotion de la réduction des risques de catastrophes, la meilleure réponse ne viendra jamais de la répression mais bien des idées, de la sensibilisation et de la communication.

« La présence de l’armée dans la répression est une dérive »

L’ancien député libéral sous le régime de l’ex Président Abdoulaye Wade fustige  le déploiement de l’armée sénégalaise pour sauvegarder de l’autorité de l’Etat.

 « On ne soigne pas une dérive par une dérive. La présence de l’armée dans la répression est une dérive. Les militaires ne sont pas formés au maintien de l’ordre mais à la guerre », a-t-il dénoncé.