Le Journal de l'Information 14. Dezember 2021

Le Parlement Bissau-Guinéen a annulé ce mardi (14.12) l’accord secret de partage du pétrole avec le Sénégal. Signé par le Président sénégalais Macky Sall et son homologue Bissau-Guinéen, l’Assemblée Nationale populaire a déclaré « nul et non avenu » cet accord d’exploitation de la zone commune entre la Guinée-Bissau et le Sénégal.

 Les parlementaires ont estimé que « l’accord a été signé en dehors des procédures légales et caché aux autres organes de souveraineté ». Ils ont reporté à plus tard l’approbation d’une résolution parlementaire pour une éventuelle « responsabilité politique » du président guinéen, Umaro Sissoco Embaló.

La société civile, des activistes, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert -PAIGC et d’autres partis de l’opposition accusent le chef de l’État de « trahison envers la patrie ». Ils demandent au Parlement de prendre des « mesures adéquates » visant à « sa responsabilité politique immédiate ».

Dans un univers de 72 des 102 parlementaires qui composent le Parlement, 70 ont voté en faveur de la résolution, deux se sont abstenus et il n’y a eu aucun vote contre. Les députés devraient se réunir à nouveau demain (15.12) pour la dernière fois pour débattre du rapport sur l’avion bloqué à Bissau et clôturer l’année législative.

Le Premier ministre guinéen, Nuno Nabiam, a dénoncé la semaine dernière qu’Umaro Sissoco Embaló avait signé le document à l’insu du gouvernement, mais le chef de l’État a nié l’existence d’un accord entre les deux pays.

Le document de la signature dudit accord a cependant été rendu public ce mardi (14.12) et comprend un article sur le partage des ressources, prédisant un bénéfice de 30% pour la partie Guinéenne et de 70% pour la partie sénégalaise dans l’exploration future d’hydrocarbures dans la zone économique commune.

Le document a été paraphé par les présidents de Guinée-Bissau et du Sénégal le 14 octobre 2020.

L’annulation de cet accord est une victoire pour le 1er Ministre Nuno Gomes Nabiam qui est en conflit ouvert avec son ancien allié, le Président Umaro Sissoco Embaló.