Le Journal de l'Information 16. Dezember 2021

Selon un rapport de Reporter sans Frontière 488 journalistes étaient en prison à la fin de cette année 2021. Soit 20 % de plus que l’année dernière. Ces 488 personnes sont détenues arbitrairement dans des conditions souvent inhumaines.

D’après Reporter Sans Frontière, depuis 1995, date à laquelle Reporters sans frontières a commencé à publier son bilan annuel, il n’y en a jamais eu autant.

Régimes dictatoriaux responsables

Pour RSF, les dirigeants des régimes dictatoriaux en Chine, au Myanmar et en Biélorussie en sont principalement responsables. « Le développement montre à quel point les dirigeants autoritaires sans scrupules se comportent dans le monde entier et à quel point ils se sentent invulnérables », peut-on lire dans le rapport. L’augmentation soudaine est probablement aussi le résultat de nouvelles relations de pouvoir géopolitiques, dans lesquelles ces régimes reçoivent trop peu de vent contraire et de résistance de la part des démocraties du monde.

 Le cas du journaliste Sénégalais René Capain Bassène

Au Sénégal, le journaliste René Capain Bassène est jeté en prison depuis 2018. Depuis, il n’est pas jugé. Plusieurs demandes de liberté provisoire lui ont été refusées. Avec 24 autres personnes, il est accusé à tord d’être le commanditaire de l’assassinat de 14 bucherons tués dans la forêt de Bayotte Boffa, dans le département de Ziguinchor, en Casamance. Son seul crime est le fait qu’il soit l’auteur de 3 livres et de chroniques sur le conflit de Casamance, l’un des plus vieux conflits du continent africain.

Femmes journalistes arrêtées

Soixante femmes ont été arrêtées. Ce nombre est également plus élevé qu’il ne l’a jamais été depuis le début du décompte RSF. Après la répression brutale des manifestations démocratiques contre les fausses élections présidentielles l’année dernière, le régime d’Alexandre Loukachenko emprisonne un nombre particulièrement important de femmes journalistes – en Biélorussie, il y a plus de femmes que d’hommes dans les médias. La plupart d’entre eux, 127 journalistes, sont emprisonnés en Chine. 19 d’entre eux sont des femmes. Certains d’entre eux sont assis dans les cellules glacées des maisons d’arrêt depuis des mois sans inculpation et risquent de lourdes peines de prison.

Travailleurs des médias tués

Mais il y a aussi des points lumineux. À 46 ans d’existence, RSF indique que le nombre de travailleurs des médias tués dans le cadre de leur travail est inférieur à celui de n’importe quelle année depuis 2003. Néanmoins, nuance-t-il, en moyenne, un journaliste meurt presque chaque semaine dans le cadre de son travail.

Il y a quelques jours à peine, le prix Nobel de la paix a été décerné, pour la première fois en 80 ans, à un journaliste, à Maria Ressa des Philippines et à Dmitri Muratov de Russie.