Le Journal de l'Information 18. Dezember 2021

Depuis 2012, la France déploie, selon Paris, son l’armée dans le Sahel pour « combattre contre le terrorisme et défendre la démocratie ». En réalité, l’objectif principal de son intervention militaire dans la région sahélienne est pour protéger ses intérêts géoéconomiques et ses alliés qui s’y trouvent.

La présence militaire française au Sahel a pour mission principale de protéger l’accès de certaines grandes firmes françaises aux ressources stratégiques du Sahel : la société française Areva au Niger qui exploite des gisements d’uranium pour les centrales nucléaires françaises et la firme française du pétrole Total basée en Mauritanie. Il faut rappeler que Total est une compagnie française provenant de la fusion entre Total, Fina et Elf.

Paris a su profiter de l’avancée des djihadistes qui menaçaient Bamako pour aller occuper militairement le terrain et protéger l’accès de ces ressources. Ce qui est un intérêt géoéconomique. C’est le motif fondamental de sa présence militaire française dans le Sahel.

Le Qatar, le PSG et l’Arabie Saoudite

Si réellement la France voulait combattre contre le terrorisme, elle allait d’abord commencer ce combat sur son sol en s’attaquant à la racine du mal : le Qatar, l’un pays financiers massifs du terrorisme dans le monde. Paris devrait, avant tout, annuler ou geler les actions de Qatar Sports Investment (QSI) devenu officiellement l‘actionnaire majoritaire du club de foot de la capitale française, Paris Saint Germain (PSG).  Car, en termes de dangerosité et de propagation du terrorisme, le Qatar est beaucoup plus dangereux que les combattants islamiques du nord du Mali. Et pourtant il n’y a pas d’intervention militaire française au Qatar.

L’Arabie Saoudite constitue la plus grande dangereuse puissance islamique.  Et pourtant la France lui vend des armes.

Ce qui explique que la France, à travers ses trouves militaires, n’est pas présente dans la région sahélienne pour défendre la démocratie.

L’exfiltration du Président Burkinabé déchu Blaise Compaoré à Ouagadougou en 2014, le bombardement des rebelles Tchadiens qui combattaient la dictature de l’ex-Président Idris Déby par l’armée et la succession de ce dernier mort dans des conditions très floues prouvent que la France néocoloniale a déployée son armée en embarquant l’Allemagne, la première puissance économique européenne, dans cette guerre dans le Sahel pour l’exploitation de ressources minières, pétrolières et gazières.

Immenses richesses minières et pétrolières au Sahel

Avant même les indépendances de l’Afrique, la France savait déjà que le Sahara d’une superficie de 9,2 km2, regorge d’immenses richesses minières, pétrolières et gazières de rare qualité.

Dans une vidéo des archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), Félix HouphouëtBoigny, ancien membre du gouvernement français (de 1956-1961) a annoncé que « tous les hommes qui se sont penchés sur le Sahara ont estimé que d’immenses richesses dorment aujourd’hui sous le sable : Richesse minière, richesse pétrolière ». Mais les moyens techniques financiers à mettre en œuvre pour l’exploitation rationnelle sont d’une importance telle qu’aucune des régions limitrophes n’est capable de les réunir seule, a déclaré le député français de 1945 à 1959 avant d’ajouter :« Nous attendons beaucoup de la mise en valeur des régions Sahéliennes. Mais je voudrais vous dire, ou plutôt recommander à tous la prudence ».

 « Habitants du Sahara… de l’union française »

L’homme politique français d’origine ivoirienne avait affirmé que le Sahara regorge beaucoup de richesses considérées à l’époque coloniale comme « des richesses mortes » qui nécessitaient « des moyens financiers, des concours techniques du travail » pour leurs exploitations.

« Mais néanmoins nous sommes en droit de dire que le Sahara rationnellement exploité peut constituer des sources immenses de richesse non seulement pour les habitants du Sahara, pour les populations riveraines, mais également pour l’ensemble de l’union française », a souligné Félix HouphouëtBoigny avant d’avouer que « la source de pétrole, la source énergétique sont si capitales à l’indépendance politique de la France et de l’ensemble franco-africain ».

« Qui aura l’Afrique dominera le monde »

« Nous voulons en effet par l’exploitation des richesses pétrolières rendre à la France et à l’ensemble de l’Union française leur indépendance vis-à-vis de l’étranger en matière énergétique. C’est un facteur très important dont il faut tenir compte quand on compte, quand on songe à la mise en valeur des régions sahéliennes », a-t-il conseillé à la France coloniale. « Qui aura l’Afrique dominera le monde. C’est une vérité. Parce que qui aura l’Afrique, sera maître des matières premières dans le monde », a conclu l’ancien Président ivoirien feu Félix HouphouëtBoigny.