Le Journal de l'Information 22. Dezember 2023

Aux Etats-Unis, les deux plus puissants membres de la Commission des affaires étrangères du Sénat viennent d’introduire une résolution historique concernant les élections au Sénégal.

 Le Président et le Doyen de la Commission, deux des personnalités les plus puissantes de Washington, exigent la libération de l’ensemble des prisonniers politiques, le respect de l’indépendance de la CENA, la levée de toute restriction relative au droit de manifester et l’exercice de la liberté d’expression et que le peuple sénégalais soit en mesure de voter librement en février 2024.

 Rappelant les massacres de juin 2023 qui ont amené au dépôt de la plainte des avocats de l’opposant Ousmane Sonko à la Cour pénale internationale, ils menacent ouvertement et explicitement les membres du gouvernement et de l’administration de Macky Sall qui se risqueraient à entraver plus en avant le processus démocratique.

 Ils appellent le gouvernement des Etats-Unis à la mise en oeuvre de sanctions ciblées ainsi que des restrictions de visas dans le cas où le processus démocratique ne serait pas mené à son terme, et sous-entendent une évolution de la politique d’aide des Etats-Unis si la situation manquait d’évoluer.

Pour l’avocat Français Juan Branco, cette résolution est un avant-goût de ce qui attend le Président de la République et son entourage s’ils persistaient dans leur tentative de sabotage des élections de février, y compris de ceux qu’ils considéraient jusqu’à il y a peu leurs plus proches alliés.

Il tient à les prévenir, lui (Macky Sall) et ceux qui ont décidé de s’y lier. „Nous sommes et resterons très attentifs à ce qui est en train de se passer. Les procédures se multiplient dans le monde entier. Chaque pas est scruté“, a-t-il prévenu.

„Chaque responsable est répertorié. Jusqu’au plus infime conseiller. Jusqu’au plus insignifiant des policiers. Qu’ils commettent la moindre erreur. Et nous pouvons le leur garantir: quelque soit leur statut, il n’y aura pas d’impunité. La démocratie sénégalaise et le devenir d’un peuple sont en jeu. Nous n’allons pas les lâcher“.